FABIO DERONZIER

A‌près une pratique principalement picturale au début de son parcours artistique celle-ci à doucement dérivée sur des médiums numériques et sur des supports transformés. Tout est devenu plus satirique avec une absurdité ambiante, latente, découlant du rejet total de son premier médium, la Peinture. Aujourd’hui il s'exerce dans une pratique pleinement pluridisciplinaire allant de la vidéo aux recherches plastiques plus concrètes. Cela lui permet de répondre au mieux à l’ensemble plastique qu'il forme et qu'il a décidé de construire sur le temps.

GROSSO MODO
2022
Vidéo FX primaire - Bouquet d'explosions
Format boucle - Video 3min40 sur 12 panneaux LED, façade de l'EP7, Paris 13

Le chaos organisé est la traque de Fabio Deronzier. Orchestré, millimétré, minuté, cet embrouillamini est diffusé sur les immenses panneaux LED de l'EP7. Les mouvements flous et archaïques de feu et de fumée s'agencent en une danse numérico-cumulative enivrante. La force de ce feu d’artifice s'explique par l'utilisation d'images imparfaites, de qualité réduite et de niveaux de netteté instable qui créent une abstraction dans laquelle le spectateur peut s'étourdir à loisir. Les médias de base, téléchargés sur internet via Youtube, GIF ou tout autre catalogue de vidéos gratuites, sont chorégraphiés dans le show visuel « Grosso Modo ». La démarche se veut brute, sans volonté de réalisme, sans effet « trompe-l’œil » et loin de tout style FX hollywoodien. Il s'agit de prendre à contre-pied l'idée d'illusion, de perfection et de finition léchée. Pourquoi est-ce que les qualités d'images sont si hétérogènes ? Pourquoi faire appel à tant de sources disparates, glaner tant d'informations ? Pourquoi choisir un axe brutal sans mise-au-point plutôt qu'un étalonnage minutieux ? La vitesse, l'éclatement, le ''raw'', la multiplicité des sources et le bombardement d'informations sont mots d'ordre. Sur ce format vidéo de 3 min 40 sec, les explosions nucléaires se mêlent aux petites explosions de pétards, aux débuts d’incendies et aux booms pixelisés d’internet pour créer un ensemble de forces se répétant sans cesse, sans pause, sans ralentissement. Une suffocation sous les booms visuels répétitifs.